MacNeice T4 : La mort en perspective by Scott Thornley

MacNeice T4 : La mort en perspective by Scott Thornley

Auteur:Scott Thornley [Scott Thornley]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier/Thriller
Éditeur: Boréal
Publié: 2023-10-31T04:00:00+00:00


39

Jean Wishart vivait dans une petite maison des années 1880 dans Augusta Street, dont le salon faisait office d’atelier. Petite et robuste femme d’une soixantaine d’années, elle portait une longue blouse tachée de peinture lorsque MacNeice frappa à la porte.

—  Entrez, entrez.

Elle le pria de s’asseoir sur un canapé, entre une pile de gros livres et un chat gris pelotonné en boule. Le félin ouvrit un œil, mais son iris jaune fendu en son milieu ne jeta aucun reflet. L’œil constata une petite anomalie passagère, puis se referma.

—  Ne vous donnez pas la peine de caresser Stein. Elle n’aime pas ça et vous n’apprécieriez pas l’expérience. Je reviens dans un instant.

MacNeice s’assit précautionneusement, l’enveloppe contenant les portraits-robots sur les genoux. Il avait l’impression de patienter dans une salle d’attente. Wishart s’affairait autour de sa palette, peut-être pour l’empêcher de sécher pendant leur entretien. MacNeice s’empressa de la rassurer.

—  Je n’abuserai pas de votre temps, madame Wishart.

—  Oh, ça, je le sais.

Les yeux de MacNeice furent attirés par une corde attachée au mur à la hauteur de la fenêtre et dont une extrémité était enroulée au sol. Il suivit la corde jusqu’au plafond, où elle passait dans une poulie galvanisée, puis descendait jusqu’à une chaise en bois qui vacillait lentement au bout d’un nœud. Il leva les yeux : six autres chaises identiques étaient suspendues comme des chauves-souris au-dessus de sa tête.

—  C’est une solution modeste au manque d’espace, inspecteur.

Elle passa la tête de derrière le chevalet.

—  Si je pouvais, je soulèverais aussi ce canapé. Ça doit faire presque un siècle que cette vieillerie n’a pas montré ses fesses au monde.

Il se sentait comme Alice sur le point d’entrer au pays des merveilles. Il n’y avait pas de tableaux, mais des études détaillées de papillons, de fleurs et de plantes grimpantes serpentaient le long des cloisons. Elles étaient fixées au mur comme des photos d’enquête, mais contrairement à ces dernières, ces études auraient mérité d’être encadrées. Le chevalet était placé de sorte que MacNeice ne voyait pas ce qu’elle peignait et elle ne l’invita pas à y jeter un coup d’œil.

L’inspecteur remarqua ses chaussures et ses bas, visibles sous la toile posée sur son chevalet. La conception des richelieus à lacets qu’elle avait aux pieds remontait aux années 1900, époque à laquelle ils avaient fait le bonheur des infirmières et des institutrices. Elle portait des bas de contention épais, vaguement roses, mais probablement beiges, et une jupe grise plissée, dont l’ourlet tombait juste en dessous du genou.

—  Ça devrait suffire.

Elle s’approcha de lui en apportant le tabouret taché de peinture sur lequel elle se juchait pour peindre.

—  Votre appel semblait urgent, ce qui convient à la nature de mon travail actuel, dit-elle en s’asseyant en face de lui. Évitons les politesses inutiles et allons droit au but.

Sans se faire prier, elle tendit la main et attrapa les portraits-robots et le croquis de Durand Park.

—  Oui, j’ai rencontré cet homme. Jean-Marc a une mémoire impressionnante.

Elle posa le doigt sur la joue du portrait-robot.



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